Pour finir sur ces regards sur notre électricité dans le ciel, pour le plaisir, cet article extrait du Dictionnaire français illustré et encyclopdie universelle de B.-Dupiney de Vorepierre - 1867 -, qui décrit un dispositif de production électrique en passant par un foyer thermique, déjà.
Machine hydro-électrique. — Ce nouvel appareil est le résultat d'une découverte fortuite faîte en 1840, par suite des observations d'un ouvrier employé à une machine à vapeur fixe, à Sighill, près de Newcastle. Une fuite s'étant déclarée dans le mastic de la soupape de sûreté, il se dégagea une quantité considérable de vapeur. Le machiniste ayant alors placé une de ses mains au milieu de la fuite, pendant qu'il approchait l'autre du levier de la soupape pour ajuster les poids, il vit une étincelle jaillir entre ce levier et sa main, et en même temps il ressentit une forte commotion électrique. Armstrong, de Newcastle, vérifia l'exactitude du fait, reconnut que la vapeur dégagée était chargée d'électricité positive, et répéta ses observations sur d'autres chaudières. A la suite de ces expériences, il imagina de construire une machine électrique à vapeur qu'il baptisa du nom de Machine hydro-électrique.

Cette machine (figure ci-dessus) se compose d'une chaudière à vapeur de 96 centimètre de longueur et de 44 de diamètre, montée sur quatre fortes colonnes de verre. Le foyer est placé intérieurement. A la partie supérieure de la chaudière s'élève un dôme sur lequel se trouve fixé un court tuyau que l'on peut fermer à volonté au moyen d'un robinet t ; c'est ce tuyau lui-même qui porte la vapeur aux tubes de sortie que nous allons décrire. En arrière du dôme, on voit une soupape de sûreté dont le poids est mobile à volonté et peut être mis à une distance telle que la vapeur soit obligée d'acquérir une force de 6 atmosphères pour soulever la soupape. Sur la droite de la chaudière se trouve un tube de verre en communication avec la chaudière à la partie supérieure aussi bien qu'à la partie inférieure, de manière à permettre de surveiller le niveau de l'eau dans la chaudière, absolument comme dans les locomotives. Quand la vapeur de la chaudière a acquis une tension suffisante, on ouvre le robinet t qui la conduit dans un tube de fonte bc long d'environ 24 centimètres sur 5 de diamètre. De là, la vapeur s'échappe par quatre à six tubes horizontaux qui sont renfermés dans une boîte de laiton. Ces tubes sont terminés par des ajutages de bois contournés à l'intérieur afin d'augmenter le frottement de la vapeur à sa sortie. Enfin, immédiatement en face de ces ajutages, on pose un conducteur garni de plusieurs rangées de pointes D, qui est chargé de recevoir et d'emporter l'électricité contraire de la vapeur, afin d'empêcher son retour sur la chaudière, ce qui neutraliserait l'électricité développée. La chaudière se charge d'électricité négative, et le conducteur garni de pointes, d'électricité positive. Quand on veut augmenter la charge de ce dernier, il suffit de faire communiquer la chaudière avec le sol.
L'électricité produite par cette machine est excessivement abondante ; les étincelles qu'on en tire sont très fortes et se succèdent rapidement en présentant l'apparence d'une flamme continue. Faraday a prouvé par des expériences nombreuses et d'une haute importance que c'est le frottement des molécules d'eau liquide emportées par la vapeur qui développe l'électricité dans la machine d'Armstrong ; que, si l'on emploie de la vapeur sèche, on ne produit pas d'électricité ; et que ce n'est ni le passage de la vapeur par de petits orifices, ni l'évaporation, ni la condensation, ni aucun changement chimique, qui est la cause du dégagement d'électricité Les molécules d'eau emportées par la vapeur font l'office du plateau de verre des machines ordinaires et se chargent d'électricité positive ; les ajutages de bois font l'office de frottoirs et se chargent d'électricité négative. |