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Photographie de la première semaine de septembre 2013

Nouvelle Zélande en danses théâtrales

 


Artiste néo-zélandais  - © Norbert Pousseur

... jeu de grimaces d'intimidation ...       Photographie Norbert Pousseur
Flayosc - 2013 - Num 21 Mpx - 5d2d2_7127
Callum Sefo (centre) avec Lameka Nehemia à sa droite
et Jason Karena à sa gauche.


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Portraits devant une porte fermée

 

L'été, les vacances, saison de rencontre culturelles, ici avec la Nouvelle Zélande.

La Provence, cet été 2013 accueillait une troupe d'étudiants en théâtre venant de l'Université Whitireia de Nouvelle Zélande.

Ce fut l'occasion de prendre quelques photos de leur exhibition sur un mode totalement subjectif. Ces quelques vues ne font que transcrire quelques moments de la soirée qu'ils ont donnée.

 

Sous chacune de celles-ci, le nom du ou des artistes.
La troupe était accompagné par leur directeur artistique, Tuaine-Nurse Tamarua Robati,
Avec mes remerciements pour leur accord de diffusion de ces images en cette page.

 

Et juste en contre-point, ci-dessous, quelques reproductions accompagnant des textes de 1833 (lire en fin de page).


Chongui en 1833 - reproduction © Norbert Pousseur
Chongui, un chef de Nouvelle Zélande
(Magasin Pittoresque, 1833)

 

Habitant de Nouvelle Zélande en 1833 - reproduction © Norbert Pousseur
Portrait d'un habitant de Nouvelle Zélande
(Magasin Pittoresque, 1833)

 


Rutherforth, néo-zélandais  en 1833 - reproduction © Norbert Pousseur
Rutherforth, matelot anglais, néo-zélandais
(Magasin Pittoresque, 1833)

 





Photo de la semaine 36 de l'année 2013

 
Présentation générale Le même en espagnol :
Nueva Zelanda en bailes teatrales
Le même en anglais :
New Zealand in theatrical dances
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Cette vue de jeune Nouvelle-zélandaise en attitude d'intimidation,
peut être agrandie dans ce cadre jusqu'à 80% de sa taille réelle de prise de vue,
en utilisant la fonction zoom.

 

 

 

 

 

Danseuses néo-zélandaises - © Norbert Pousseur

... lente mélopée et danse aux lent déhanchements ...      Photographie Norbert Pousseur
Flayosc - 2013 - Num 21 Mpxx - 5d2d2_7256

 


 

Susan Wana - © Norbert Pousseur

...la joie en scène ...      Photographie Norbert Pousseur
Flayosc - 2013 - Num 21 Mpx - 5d2d2_7311
Susan Wana

 


 

Te Rau Oriwa Mitchell - © Norbert Pousseur

... doux moment de romantisme féminin ...      Photographie Norbert Pousseur
Flayosc - 2013 - Num 21 Mpx - 5d2d2_7360
Te Rau Oriwa Mitchell

 


 

Callum Sefo - © Norbert Pousseur

... cris et hurlements contre tout ennemi ...      Photographie Norbert Pousseur
Flayosc - 2013 - Num 21 Mpx - 5d2d2_7154-2
Callum Sefo

 


 

Ciel illuminé - © Norbert Pousseur

... retour vers la sensualité d'une danse du ventre vaporeuse et colorée ...      Photographie Norbert Pousseur
Flayosc - 2013 - Num 21 Mpx - 5d2d2_7401

 


 

Jason Karena - © Norbert Pousseur

... rythmes endiablés pour les hommes comme pour les femmes ...      Photographie Norbert Pousseur
Flayosc - 2013 - Num 21 Mpx - 5d2d2_7519
Jason Karena

 


 

Callum Sefo  - © Norbert Pousseur

... fureur en mouvement ...      Photographie Norbert Pousseur
Flayosc - 2013 - Num 21 Mpx - 5d2d2_7171
Callum Sefo

 


 

Susan Wana avec Kiwa Andrews  - © Norbert Pousseur

... danses, comme deux oiseaux sauvages ...      Photographie Norbert Pousseur
Flayosc - 2013 - Num 21 Mpx - 5d2d2_7439
Susan Wana avec Kiwa Andrews

 

Présentation générale Le même en espagnol :
Nueva Zelanda en bailes teatrales
Le même en anglais :
New Zealand in theatrical dances

 

 

 

Articles de 1833 et 1835 du Magasin pittoresque

 

NOUVELLE-ZéLANDE. — BAIE D’AKAROA.
Nous avons déjà donné quelques détails sur la découverte et l’histoire de la Nouvelle-Zélande (1833, p. 191); nous avons également fait connaître les mœurs et les usages des habitants de ce pays (1833, p. 219; 1836, p. 246), ainsi que leurs habitations et leurs pâhs ou forteresses (1839, p. 192). Les deux gravures que nous publions représentent, l'une, l’entrée de la baie d’Akaroa. l’autre la baie elle-même, au moment où elle fut visitée par les corvettes l'Astrolabe et la Zélée, dans la troisième et dernière campagne d'exploration des mers antarctiques, dirigée du 8 septembre 1837 au 8 novembre 1840, par M. Dumont d'Urville, alors capitaine de vaisseau, et nommé contre-amiral au retour de l’expédition (voyez 1842).

Baie d’Akaroa en  1833 - reproduction © Norbert Pousseur


Les deux îles du grand Océan austral qui portent le nom de Nouvelle Zélande, en même temps que celui de Terre des Etals, Terre de Cook et Tasmanie, sont, au nord l’île de Ika-na-Mawi (poisson de Mawi), au sud l’île de Ta-waï-Pounamou. Les indigènes trouvent en effet à la première quelque ressemblance avec un poisson ; le nom de la deuxième indique le lac où l'on recueille le pounamou ou jade vert.

Dès le siècle dernier, ce point du globe, si éloigné de l’Europe, puisqu’il est à peu près l’antipode de la Grande- Bretagne, avait fixé l'attention de Benjamin Franklin. Cet homme d’état célèbre publia, en 1771, un projet d’association pour équiper un navire destiné à ouvrir des relations commerciales avec la Nouvelle-Zélande, et à travaillera l’amélioration sociale des indigènes, en leur procurant les moyens de communiquer avec le monde civilisé. Les dépenses étaient estimées à 15 000 livres sterling; mais l’expédition ne put avoir lieu, parce que l’on ne réussit pas à réunir la somme nécessaire.
Depuis un certain nombre d'années, plusieurs des parages voisins de la Nouvelle-Zélande sont fréquentés par de nombreux navires venus de différents ports de France, d’Angleterre, de l'Amérique du Nord et de l’Australie. L’objet principal qui les attire est la pèche de la baleine. Les productions particulières aux deux îles amènent aussi sur leurs côtes beaucoup d’hommes de race européenne ; la plupart n’y séjournent que momentanément; quelques uns cependant s’y sont fixés. De nombreux efforts ont été tentés jusqu’à ce jour, mais sans grand succès, pour y fonder des établissements permanents. Des hommes audacieux et avides se sont fait céder, en vertu d’actes en forme, par les chefs indigènes, de vastes portions de terrains, puis ils les ont vendues à d’autres. Avec des fusils, de la poudre et des sabres, on obtient de ces sauvages des territoires plus étendus qu’un département français. Le malheureux chef qui a cédé sa propriété en emploie le prix à exterminer une tribu ennemie.
Parmi les agioteurs de terres, on compte des missionnaires. En 1837, un Français, connu sous le nom de baron Thierry, se présenta comme propriétaire d’un terrain que lui avait vendu un ecclésiastique anglais, auquel des chefs l’avaient cédé à condition qu’il fixerait son séjour parmi eux. Ceux-ci se refusèrent de reconnaître la validité du titre, attendu que l’Anglais n’avait pas rempli la clause principale sur laquelle reposait son droit.

Une compagnie de la Nouvelle-Zélande a été formée à Londres en 1839 sous la présidence de lord Durham ; son capital est de 100 000 livres sterling (2 500 000 fr.) divisé en 400 actions de 250 livres chacune. Déjà précédemment une autre compagnie avait armé pour la Nouvelle-Zélande deux bâtiments, et y avait acquis des terres sur les bords du Hokianga ; mais les circonstances l’empêchèrent de donner à son projet tous les développements qu’exigeait son importance. La première expédition que l’association de 1839 fit à la Nouvelle-Zélande partit le 5 mai 1839, et les premiers colons s’embarquèrent dans l’automne de la même année. C’est surtout dans Ika-na-Mawi que la compagnie a, par l’intermédiaire du capitaine Wakefield, acheté de vastes étendues de terre ; elle les a revendues aux colons à raison d’une livre sterling l’acre. Toutes les mesures avaient été prises pour qu’à leur arrivée il fût pourvu à leurs besoins et qu’on les aidât à atteindre le lieu de leur destination.

La corvette l'Héroïne, commandée par M. Cécille, capitaine de vaisseau, a jeté l’ancre dans la baie d’Akaroa, le 8 juin 1839. Quatre navires baleiniers français, le Nil, le Gustave, le Cosmopolite et le Gange, s’y trouvaient mouillés. La présence de l'Héroïne au milieu de ces baleiniers produisit un très bon effet. Le Gange, qui n’avait rien fait depuis qu’il était dans la baie d’Akaroa, puisqu'il avait à lutter contre les trois autres navires associés entre eux, mit aussitôt à la voile pour Pireka, et put s’y livrer à son industrie. Le commandant de l'Héroïne employa le temps du séjour de la corvette à la presqu’île de Banks, à visiter les différentes localités où se faisait la pèche, et il s’assura qu’elle avait eu de bons résultats pour la majeure partie des navires baleiniers.
En mars 1840, le capitaine Langlois, devenu propriétaire de la presqu'île de Banks, dans l’île méridionale Tawaï-Pounamou, est parti de Rochefort emmenant avec lui un certain nombre de colons français sur la gabare le Comte de Paris, de 500 tonneaux. Cette gabare. montée de quarante matelots choisis, a été mise à la disposition de l'expédition, et devait rester à la Nouvelle-Zélande pour être employée à la pêche de la baleine. Plusieurs privilèges ont été concédés au nouvel établissement formé dans la baie d’Akaroa. Mais la position de ces colons est restée jusqu’à ce moment assez précaire, subordonnée qu'elle est encore à la décision à intervenir entre les gouvernements français et anglais sur le droit même de propriété de la Nouvelle- Zélande.
L’Angleterre, en effet, prétend y asseoir sa domination exclusive. Depuis vingt ans les missions qu’elle y entretient ont coûté 10 000 livres sterling, ou 400 000 fr. par an, ce qui forme la somme de 8 OOO OOO de fr. Le nombre des indigènes qui avaient reçu le baptême ne s’élevait pas, en 1839, à plus de deux cent cinquante, et fréquemment on voyait des exemples d’apostasie. Le capitaine de la marine royale, William Hobson, nommé lieutenant-gouverneur de cette colonie, est arrivé à la baie des Iles, le 29 janvier 1840, à bord du vaisseau anglais le Herald. Le lendemain, il a donné lecture de sa commission et pris possession de son gouvernement. Il a annoncé en même temps que le gouvernement britannique reconnaissait tous les achats de terres déjà consommés ; mais que dorénavant ces achats ne pourraient avoir lieu qu’avec son intervention. Les chefs indigènes, qui avaient d'abord montré quelques symptômes de mécontentement, ont été gagnés par des présents, et ont reconnu son autorité. Le 21 mai 1840, le gouverneur Hobson a publié une proclamation portant qu’en vertu d’un traité conclu le 5 février précédent entre lui et tous les chefs des tribus, tous droits et pouvoirs sur l’île dite du Nord (ika-na-Mawi) ont été cédés à la reine de la (Grande-Bretagne. Il a été annoncé également qu’il avait reçu l’ordre du premier secrétaire d’Etat des colonies d'établir les droits de souveraineté de la reine sur les îles méridionales, communément appelées l’île Moyenne et l‘île de Stewart. En conséquence, il a proclamé la reine Victoria, ses héritiers et successeurs à perpétuité souverains absolus des îles de la Nouvelle-Zélande. Un ordre du conseil de la reine Victoria, en date du 23 août 1843, accorde aux \aisseaux français, comme une faveur, le droit de commercer avec la Nouvelle-Zélande.

Pour donner à nos lecteurs une idée de la poésie néo-zélandaise, nous citerons une improvisation de la veuve d'un chef nommé Nga Ware, tué dans un combat en 1821, à son retour du port Jackson, à bord du vaisseau britannique le Coromandel.

« Ce n’est plus le temps où Tawera ( l’étoile du matin, nom que la veuve donne à son époux) se plaçait gracieusement devant moi pour attirer mes regards vers lui. J’attendrai vainement mon époux à la maison pour prolonger au double de leur longueur les joies du Jour du départ à Taradua dans l’île d Huia. Ce sera moi qui presserai avec ma main la détente du fusil qui a été chargé par les étrangers. On déploya les vergues et les voiles du Coromandel, du vaisseau de Nga-Ware, et il alla au loin, au port Jackson. Hélas ! il est revenu dans sa patrie pour ne plus retourner en pays étranger ! »

 

HABITATIONS DE LA NOUVELLE-ZELANDE.
(Voyage de M. Dumont d'Urville.)

Les cabanes des Nouveaux-Zélandais ont rarement plus de sept ou huit pieds de long sur cinq ou six de large et quatre ou cinq de hauteur. Des pieux plantés les uns près des autres, avec des branches entrelacées, en forment les parois : elles sont recouvertes à l’intérieur et à l’extérieur d’espèces de paillassons en plantes fluviales, surtout en feuilles flexibles de typha ou massette. Le toit se compose d’une pièce de bois et d’une couverture en chaume. Quelques cases de chefs ont des dimensions doubles, et leur toit est alors soutenu intérieurement par une rangée de pieux. A l’une des extrémités se trouve une porte de trois pieds de hauteur sur deux de large, qui se ferme au moyen d’une sorte de battant en planches ou en nattes épaisses. Une seconde ouverture, à côté et un peu au-dessus de la porte, tient lieu de fenêtre, et se ferme au moyen d’un treillis de jonc. Sur le côté où se trouve la porte, le toit se prolonge de trois ou quatre pieds en saillie extérieure, de manière à former une sorte d’auvent. Là se tiennent les maîtres de la maison; là ils prennent leurs repas, puisqu’il leur est interdit de le faire dans l’intérieur de leurs cases. Parfois les habitations des chefs sont ornées de figures sculptées et de montants décorés de bas-reliefs, le tout rougi ensuite avec une peinture d’ocre. Certains voyageurs prirent d’abord ces effigies pour des statues de dieux, pour de vraies idoles ; mais il est prouvé aujourd’hui qu’elles n’ont jamais eu cette destination. Ce sont de simples ornements, auxquels les insulaires ne rendent aucune espèce de culte. Rutherford prétend toutefois que ces statues sont placées aux portes des chefs pour en interdire l’accès aux esclaves, qui seraient punis de mort s’ils violaient cette défense.

Statuettes Néo-zélandaises - reproduction © Norbert Pousseur


Le plancher de la case est une aire en terre, bien battue et peu exhaussée. Le foyer est un petit carré creux, entouré de pierres, et la fumée s’échappe par la fenêtre, ou par la porte quand il n’y a point de fenêtre. Aussi ces cases sont- elles constamment enfumées, et, pour peu qu’il y ait du feu, leur température est toujours fort élevée.

Coffret sculpté  Néo-zélandais en  1833 - reproduction © Norbert Pousseur


Le mobilier des cabanes consiste en instruments en pierre ou en os, en corbeilles de jonc, courges et nattes. Les objets plus menus, tels qu’aiguilles, poinçons, hameçons en os ou en coquilles, sont réunis dans de petits coffrets ovales, taillés en bloc de bois massif, et très ingénieusement ornés de ciselures et de bas-reliefs. Sous le vestibule sont déposés la pierre et le maillet pour écraser la racine de fougère. Les braiments destinés à contenir les provisions, les armes, les instruments de la tribu, sont construits avec plus de luxe et de solidité que les simples cases. Ils atteignent quelquefois de vingt-quatre à trente pieds de long sur douze ou quinze de large et dix ou douze de hauteur. On les exhausse parfois de trois ou quatre pieds au-dessus du sol, et on les décore de bas-reliefs. Sur les bords de la baie Shouraki, M. Nicholas observa un bâtiment de quatre-vingts pieds de long, que divisait en deux une cloison régnant dans toute sa longueur; il conjectura qu’il était destiné à loger des cochons.

Maison  Néo-zélandaise en  1833 - reproduction © Norbert Pousseur


Outre les cabanes disséminées dans la campagne, et que ces naturels occupent en temps de paix, chaque tribu possède son pà ou forteresse, dans laquelle tous les membres se réfugient en temps de guerre. Ces pas sont ordinairement construits sur des collines ou des rochers naturellement fortifiés, et rendus presque inexpugnables par la main de l’homme. Dans ces pâs, les cases de chaque famille, disposées en gradins sur la pente du terrain, présentent un coup d’œil très pittoresque. Celle du chef principal est toujours située au sommet même du pâ, et celles des principaux ranga-tiras sont placées à l’entour. Dans les cantons fréquentés par les Européens, ce système de construction s’est déjà un peu modifié. Aux environs de la baie des Iles, quelques chefs se sont bâti des maisonnettes en planches, avec des portes, des fenêtres et des toits véritables. Pour meubles, ils ont des chaises, des bancs, des malles, des tables, des buffets, quelquefois même des couchettes.


NOUVELLE ZELANDE.
(Second article.)

Les Zélandais sont en général grands et bien faits; sans être pourvus d’embonpoint, leurs muscles fermes et arrondis indiquent qu’ils joignent la vigueur à la souplesse. Ils portent la tête haute, les épaules effacées, et leur port ne manquerait pas d’une certaine fierté, sans l’habitude de vivre accroupis dans leurs cabanes ; cette posture accoutume leurs jarrets à une flexion qui détruit la grâce de la démarche.

Les traits de ces hommes sont fortement prononcés, et, chez plusieurs individus, offrent quelque analogie avec ce type indélébile, qui, dans nos climats, distingue la race juive. La plupart ont la face presque entièrement couverte d’un tatouage symétrique, gravé avec un goût. et une finesse admirables. Ces stigmates dont ils sont glorieux sont un brevet de valeur guerrière; aussi remarque-t-on que les hommes d’un âge mûr sont seuls décorés du tatouage complet, tandis que les jeunes gens n’ont encore que quelques dessins légers sur les ailes du nez ou vers le menton. Les guerriers portent la chevelure relevée et nouée sur le sommet de la tête. Cette coiffure, d’un beau caractère, est souvent ornée de quelques plumes d’oiseaux marins. Ils aiment à se parer de pendants d’oreilles, et de colliers, composés communément de petits os humains, ou de quelques dents, trophées d’une sanglante victoire.

La peau de ces insulaires est brune, et l’ocre dont ils se frottent souvent leur imprime une teinte rougeâtre qui n’est point désagréable ; les nattes dont ils sont revêtus contractent, par le frottement, une couleur semblable. Ces vêtements, tissus du lin soyeux que le sol produit en abondance, sont de véritables chefs-d’œuvre d’art et de patience, si l’on songe à la simplicité des moyens que les naturels emploient pour leur fabrication. Les femmes, comparativement aux hommes, sont d’une petite taille, généralement fort bien prise; des yeux noirs et brillants, des cheveux fins et naturellement bouclés, leur donnent une physionomie qui n’est pas sans attraits.
La nourriture des Zélandais consiste en poissons et en racines; nous ne considérerons pas comme un aliment habituel la chair de leurs ennemis tués à la guerre. Ces horribles repas, malheureusement trop fréquents, n’ont lieu cependant qu’après une bataille, ou dans les circonstances ou une cruelle superstition leur commande d’immoler des victimes humaines.
Ces insulaires sont essentiellement belliqueux ; tout, dans leurs habitudes, décèle l’amour immodéré des combats et du pillage : leurs chants, leurs danses, leurs jeux ne respirent que la guerre. Avant que le commerce des bâtiments baleiniers ne leur eût fait le présent des armes à feu, les Zélandais combattaient avec la lance et un casse-tête de pierre qu’ils nomment patou-patou; aujourd’hui les fusils sont nombreux dans leurs armées, et cette meurtrière importation a changé le sort des combats, où naguère encore la force corporelle décidait de la victoire.
Dans ces contrées toutes guerrières, deux vaillants adversaires se sont long-temps disputé le pouvoir. Chongui, ce chef que nous représentons en costume de guerre avec son grand sceptre d’os de baleine, et Pomaré, qui affectionnait les habits et les coutumes des Européens, ont souvent mesuré leurs forces, et entraîné dans leurs querelles les populations du nord et du sud de Tavaï-Pounamou.
Pomaré, frappé d’une balle en 1826, fut dévoré par son féroce vainqueur. Chongui, à la même époque, fut frappé d’un coup de feu qui lui traversa la poitrine ; après de longues souffrances, il termina sa vie en 1828, et la Nouvelle- Zélande perdit un chef dont la remarquable intelligence pouvait hâter l’époque de sa civilisation.
Chongui, après la guerre, sa passion dominante, n’avait rien tant à cœur que d’améliorer la condition de son peuple par l’agriculture et les arts mécaniques. C’est dans ce but si noble qu'il se rendit en Angleterre, et qu’il visita Sydney, chef-lieu de la Nouvelle-Galles du Sud, connue en France sous la dénomination inexacte de Botany-Bay. Dans cette colonie, sous le patronage du révérend Marsden, missionnaire anglican aussi ardent qu’éclairé, Chongui s’instruisait et travaillait parfois avec une adresse remarquable.
Un jour qu’il avait vu un buste, il s’imagina de retracer sa propre ressemblance, et dans un bloc de bois grossier il sculpta la figure dont voici la copie.

Buste de Chongui in  1833 - reproduction © Norbert Pousseur


Une société de missionnaires s’étant établie à la Nouvelle-Zélande, dans les Etats de Chongui, on traita avec ce chef de l’achat d’un terrain destiné aux travaux agricoles de la mission.
L’espace fut acheté et payé en haches et en bêches ; on dressa un contrat du marché, Chongui voulut y apposer sa signature, et en un instant il traça sur le papier le tatouage qui ornait sa face. Nous donnons le fac-similé de cette signature caractéristique.

Signature de Chongui - reproduction © Norbert Pousseur


Si. les missions ont réussi à améliorer le sort des Zélandais par l’importation de quelques produits utiles, elles n’ont pas obtenu le même succès dans leurs travaux apostoliques. La religion des indigènes n’est qu’un tissu compliqué de superstitions absurdes et souvent cruelles; mais bien des années doivent encore s’écouler avant que la raison vienne modifier dans ce pays les idées religieuses. Parmi leurs dogmes, nous citerons comme se rapprochant des nôtres l’immortalité des âmes et le respect des sépultures ; pour tout le reste, ces malheureux sauvages vivent dans les chaînes d’une foule de superstitions dont l’infraction entraîne souvent la perte de la vie.

Les Zélandais, ennemis implacables, épargnent rarement le vaincu ; plus d’un équipage européen en a fait la triste expérience. On a pourtant vu chez ces barbares quelques exemples de sensibilité. Vers 1816, un navire fut envahi et livré aux flammes par les sauvages : tous les matelots furent massacrés; un seul d’entre eux, John Rutherforth, dut la vie à la pitié d’un chef. Sa jeunesse et ses larmes émurent le guerrier zélandais, qui le protégea constamment, le fit tatouer, et lui donna ses deux filles en mariage. L’Anglais vit s’écouler dix ans sans pouvoir échapper à celte vie sauvage. Enfin, en 1826, un navire américain faisant voile près de la côte, il fut envoyé à bord par ses féroces compagnons, qu’il devait, disait-il, rendre maîtres de cette belle prise. Rutherforth se hâta de faire prendre le large au vaisseau menacé d’un sort aussi affreux, et bientôt il revit sa patrie, où il a long-temps occupé la curiosité publique.


Présentation générale Le même en espagnol :
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Le même en anglais :
New Zealand in theatrical dances

 

 

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